Un opéra ménager , détail
Et
j'imagine qu'en passant , ils rencontrent cette être à moitié
femme , à moitié aspirateur . Elle est faite de ces tissus de
rideaux si prolixes en motifs des années 50 , elle est branchée à
la pièce par le fil électrique qui lui est cordon ombilical.
Est-ce qu'elle dort ? Rêve-t-elle ? Ou-bien serait-elle
tout simplement morte ? Et
de quoi dort -on quand on est « femme au foyer » comme on
dit et était majoritairement il n' y a pas si longtemps et comme on l'est encore en de nombreux milieux ? De quoi se
nourrissent les rêves entre les fleurs des tapisseries et des
rideaux , et de quoi meurt-on au fil des heures passées à
l'entretien du foyer et de ses habitants ? J'aimerais
que cette sculpture hybride , engage ce
genre de conversation sur ce qui fait une vie , sur la matière
du temps passé dans les cuisines , les salons et les chambres , et
sur ce qu'il faudrait pour s' en réveiller.